Sanctuaire de Sainte-Julienne de Cornillon

De l'adoration eucharistique à la Fête Dieu à Liège

Tim Guénard, La force du pardon

Tim Guénard : la force du pardon, plus fort que la haine

Tim Guénard, peut-on tout pardonner ?
Très belle réponse de Tim Guénard à cette question difficile qui lui fut posée en marge de sa belle conférence-témoignage à Cornillon-Liège le 16 octobre 2019.


Conférence-témoignage 
qui a eu lieu le Mercredi 16 octobre 2019 à 20h00

Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon
Rue de Robermont 2, 4020 Liège

Tim Guénard est âgé de 40 ans, marié, père de 4 enfants. Apiculteur et compagnon du tour de France, il habite dans le Sud-ouest de la France où il accueille avec sa femme des personnes en difficulté. A travers son témoignage, il nous dévoile l’itinéraire d’un enfant perdu, et retrouvé. Ses mots ont la force de coups de poing, et il nous délivre un message rempli d’espoir en la capacité d’amour et de pardon de tout homme, même du plus blessé.

Ma vie est aussi cabossée que mon visage. Mon nez, à lui seul, compte vingt-sept fractures. Vingt-trois proviennent de la boxe ; quatre, de mon père. Les coups les plus violents, je les ai reçus de celui qui aurait dû me prendre par la main et me dire  » je t’aime « .

Il était iroquois. Quand ma mère l’a quitté, le poison de l’alcool l’a rendu fou. Il m’a battu à mort avant que la vie ne poursuive le jeu de massacre. J’ai survécu grâce à trois rêves : me faire renvoyer de la maison de correction où j’étais placé – un exploit jusqu’alors jamais accompli ; devenir chef de bande ; tuer mon père. Ces rêves, je les ai réalisés. Excepté le troisième. C’était à deux doigts… Durant des années, la flamme de la vengeance m’a fait vivre.

Il y a des mots plus violents que des coups de poing. Les mots du venin de la désespérance, de la fatalité. Ma mère ne mesurait pas le poids des mots. Il a fallu une autre femme, Martine, mon épouse, pour me purger de ce venin de mort. Elle m’a soigné avec une patience d’ange, les jours succédant aux jours. Grâce à Martine, je peux dire aujourd’hui cette chose impensable : la joie que je reçois de nos quatre enfants, je la dois aussi à ma mère. C’est elle qui m’a donné la vie, ce trésor inestimable.

Aujourd’hui je me bats pour être un bon père, un bon mari et un bon fils… de Dieu le Père. Mes enfants sont devenus mes racines. Auprès d’eux, l’homme blessé que je suis a reçu des guérisons. Lorsqu’ils m’appellent mon papa, je sens un délicieux frisson courir le long de mon échine. Une émotion exquise. Je ne veux pas m’habituer à ce qu’on m’appelle papa. C’est la plus belle chose au monde. Je me souviens de tous ces  » mon papa  » qui m’ont manqué. Je rends grâce. Et je confie au Dieu Père tous les enfants qui n’ont personne à qui dire  » mon papa « .