L’ éclairage existant dans la partie XVIIIe, nef centrale et bas-côtés, a été mis en place de manière à répondre à une question purement pratique et fonctionnelle. Des luminaires sont fixés de part et d’autre de la nef éclairant vers le bas, on retrouve trois spots fixés directement sur l’intrados de chaque arc. Deux autres spots sont également fixés au centre des voûtes de la nef, cachant par la même occasion les médaillons au centre de celles-ci. La position de ces luminaires les rend très présents dans l’espace, ils sont également éblouissants
puisque toujours dirigés vers le bas. L’éclairage actuel ne permet pas de mettre en valeur l’architecture du lieu. Dans le Choeur roman, l’éclairage est plus discret. Les appareils sont fixés sur les ébrasements des deux premiers vitraux latéraux, éclairant ainsi l’abside. Une série de petites appliques murales sont placées au niveau des stalles, facilitant ainsi la lecture des soeurs lors des célébrations. Ces luminaires sont
néanmoins extrêmement inconfortables de par leur côté aveuglant en contradiction avec l’atmosphère recherché lors d’une cérémonie.
Intentions pour le projet de mise en lumière
A la suite de nos constats lors de cette visite, il nous semble essentiel que ce projet de mise en lumière crée une ambiance plus chaleureuse
et confortable dans l’église. Nous souhaitons également donner la possibilité de créer plusieurs ambiances grâce à une même installation de
manière à s’adapter aux différentes célébrations et usages.
Le concept de cette réflexion sur l’éclairage naît d’une volonté de subtilement différencier les deux styles et époques qui se confrontent
à Cornillon. Une volonté d’unifier l’ensemble de l’église avec une mise en exergue du Choeur roman de par sa lumière et sa couleur. L’ancienne partie romane appelle depuis la nef par son atmosphère plus tamisée, douce et confortable. La nef et les bas-côtés
baignent dans une lumière plus neutre sans éblouir le visiteur.
La mise en pratique de ce concept se développe par l’introduction de deux catégories de lumières.
La première va mettre en valeur l’architecture du lieu, révélant ses voûtes, ses décors, ses vitraux. Ces lumières nous permettre de mettre
en évidence des éléments tout en conservant une lumière confortable dans l’ensemble de l’espace. Nous retrouvons des points lumineux
au niveau des chapiteaux dans les bascôtés, cachés depuis la nef, le visiteur aperçoit seulement le halo de lumière vers les voûtes.
Les vitraux sont également mis en valeur grâce à un point lumineux au pied de chacune des baies. En soirée, l’ébrasement s’illumine et le parcours dans l’église est ponctué par ces niches lumineuses. Le haut de la nef centrale prend également vie grâce à ce même dispositif d’illumination des vitraux. Un second appareil, également placé devant le vitrail, éclaire les voûtes de la nef centrale.
Une seconde catégorie illumine l’espace en lui-même et répond à l’usage de l’église. L’option dimmable de ces appareils est essentielle pour permettre différentes ambiances. Une première série de point lumineux est suspendu au niveau des arcs entre la nef et les bascôtés et éclaire vers le bas. Il s’agit d’un dispositif assumé, minimaliste composé d’un simple cylindre blanc et d’un câble fin. Nous retrouvons ensuite une seconde série de point lumineux éclairant vers le bas depuis l’appui de fenêtre des baies en partie haute de la nef. Enfin, dans le choeur, nous retrouvons des points lumineux discrètement fixés en hauteur au niveau des chapiteaux des colonnes, ils illuminent les voûtes.
La mise en lumière de la partie romane demande une intervention délicate et concentrée de manière à éviter de multiplier les rainurages ou fixations dans la partie classée. En ce qui concerne les appliques existantes des stalles, deux options sont possibles ; le remplacement complet
par un appareil « déco » ou l’utilisation d’ampoule opaline avec une installation dimmable dans le cas où nous souhaiterions conserver ces appliques. La réflexion sur l’emplacement des points lumineux se fait en conservant une volonté discrète et esthétique mais également un sens pratique. Le câblage des appareils et le rainurage doivent être pris en compte de manière à limiter leur présence dans l’église. Certains appareils sont donc regroupés, d’autres seront placés à des endroits discret et certains seront assumés. Le câblage sera placé le long de modénatures, là où il sera le moins remarqué.